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Soins vétérinaires et médecines complémentaires

10-11-2019Médecine complémentaire

La bonne santé est un état précaire qui ne présage rien de bon ! disait le Docteur Knock. Et il arrive à tout le monde, aux animaux aussi, d’être malades un jour ou l’autre…

Aujourd’hui, pour se soigner ou soigner nos amis les chiens et chats, c’est généralement selon la loi des contraires que cela est fait. Et pour cause !

Imaginez : vous êtes en 1950, l’Europe n’est plus en guerre, et on vous annonce qu’on a, grâce aux progrès de la chimie organique, mis au point des médicaments capables de tuer des bactéries (les antibiotiques), des médicaments contre l’inflammation, la douleur (les anti-inflammatoires). N’auriez-vous pas eu l’espoir qu’on allait venir à bout des maladies, qu’une ère nouvelle commençait ? 

En 2013, on vous dit que l’espérance de vie augmente encore, mais autour de vous tout le monde se plaint de différents maux, de mal-être, de cancers, les primes des assurances maladies ne font qu’augmenter… Nos amis les chiens et chats sont devenus très sensibles. Ils souffrent de maladies mais surtout de troubles (hépatites, pancréatites, néphrites, encéphalites) et d’allergies de toutes sortes. Alors les progrès de la médecine ? Pourquoi se font-ils attendre alors que tant de nouveaux médicaments sont sur le marché ? 

Face à cet état de choses, quelques médecins redécouvrent les bienfaits de ces médecines qu’on appelle complémentaires, alternatives, douces ou traditionnelles. Soigner selon la loi des semblables ne se fait presque plus, mais revient à la mode.

Pour comprendre cela il est nécessaire de faire un saut dans le passé ! 

400 ans av JC, Hippocrate avait formulé deux lois qui me semblent être encore maintenant les lois les plus importantes de la médecine. Elles sont simples et faciles à comprendre ! Pour soigner il faut soit aider, soit combattre. Soit aider l’organisme à se défendre en tonifiant les mécanismes de défense, soit combattre les infections en tuant les virus, bactéries et autres germes nuisibles, ou encore bloquer les réactions perturbatrices. Hippocrate disait dans sa langue qui était le latin : « similia similibus curantur » (loi des semblables) et « contraria contrariis curantur » (loi des contraires).  A cette époque on ne disposait que de produits naturels comme médicaments.  Je pense que tout le monde savait que certaines plantes étaient comestibles, d’autres toxiques. De plus, les médecins savaient que l’effet des plantes variait en fonction de leur concentration.

Aujourd’hui, avec les découvertes de la chimie organique et des nouveaux médicaments c’est la loi des contraires qui l’emporte. Il faut dire que les premiers antibiotiques ont changé le monde. La loi des contraires repose sur l’idée que l’on tombe malade en raison d’une rupture d’équilibre causée par des germes (prion, virus, bactéries, parasites…) ou par accident (choc, dégât enzymatique, hormonal, cancer…). On tombe malade comme on tombe de sa chaise et si l’on ressent des douleurs on prescrit des anti- douleurs voir des anti-inflammatoires. Cette vison de la santé présuppose que, par la recherche, on trouvera un médicament pour tout, et tant que l’on ne connait pas la cause physique de la maladie on invoque la fatalité.  

La loi des semblables, fait appel à d’autres croyances. Cette médecine millénaire repose sur deux idées qui reviennent à la mode : premièrement que ce n’est pas le germe, mais le terrain qui est tout et deuxièmement qu’il faut aider l’organisme lorsqu’il n’est plus en équilibre, incapable de se défendre, en tonifiant les fonctions déficientes et en stimulant le système immunitaire. La médication est subtile et individualisée, tenant compte des particularités ou plutôt de l’immense variété des mécanismes métaboliques de chacun. Dans ce cas tout est mis en œuvre pour favoriser l’auto-guérison. Les extraits de plantes, les substances organiques ou inorganiques sont prescrites en doses pondérales ou même souvent en doses impondérables, ce qui incommode les matérialistes qui croient encore que tout n’est que matière, pilules et comprimés…

Les deux médecines, académique et complémentaire, peuvent se prévaloir de succès thérapeutiques mais aussi d’échecs. La médecine académique, parce qu’elle agit selon la loi des contraires en intoxiquant parfois mortellement le patient et la médecine des semblables en n’étant pas assez « efficace »  . La médecine des semblables n’agit vraiment bien que lorsque le patient a une bonne énergie vitale et il faut dire qu’actuellement avec les stress, la pollution et surtout la nourriture industrielle, les organismes ne sont souvent plus assez réactifs, ceci étant facilement vérifiable chez les chiens.

Alors pourquoi ne pas les utiliser les deux en prenant ce qu’elles ont de positif ? 

Les organismes ont développé des mécanismes de défense et de survie subtils. L’école allemande (homotoxicologie, Reckeweg 1905-1985) fait la différence entre la phase humorale et cellulaire dans les mécanismes de défense. Autrement dit, et par analogie, si l’on compare les virus à des ennemis qui tentent d’envahir un pays (notre organisme), l’état de guerre est proclamé et l’armée (notre système immunitaire) intervient. C’est l’infanterie (nos macrophages) et l’artillerie (disons nos anticorps !) qui défendent nos frontières. A l’intérieur du pays, c’est le génie qui s’interpose pour contenir l’ennemi en édifiant des barrières et en reconstruisant ce qui a été détruit. Cette analogie, un peu tirée par les cheveux, n’a d’autre but que de faire comprendre que les premières défenses d’un organisme se passent dans le sang et la lymphe, donc dans la phase humorale du corps. Si l’infection n’est pas enrayée, il y a dégradation des organes (phase cellulaire). 

La médecine complémentaire agit bien dans la première phase (troubles fonctionnels, phase humorale). Dans la seconde (troubles lésionnels, phase cellulaire) la médecine académique dispose de bons médicaments. Pour rester en bonne santé, un organisme doit réagir tout de suite à des stress pour ne connaitre que des troubles fonctionnels, afin de ne pas décompenser et sombrer dans des troubles lésionnels.

Voyons maintenant quelles médecines sont désignées comme alternatives ou complémentaires. Ce sont des médecines qui ont en commun une approche globale de l’organisme. Des méthodes qui privilégient un abord non invasif, non destructeur ou bloquant (donc en ne recourant pas aux antibiotiques, anti–inflammatoires, etc..). Des méthodes qui s’adressent aux mécanismes de contrôle, d’autocontrôle des organismes, autrement dit qui prennent en compte le système nerveux central avec tout ce que cela implique : le tempérament, le psychisme, l’esprit voire l’âme…  Finalement ces médecines ne sont ni alternatives ni complémentaires au vrai sens du terme ! Elles ont simplement été détrônées par les nouvelles médecines qui utilisent des médicaments de synthèse fabriqués par les industries pharmaceutiques. 

En Europe, les thérapies alternatives se réfèrent essentiellement à 3 médecines. La médecine traditionnelle chinoise, la médecine ayurvédique d’origine indienne et la médecine des semblables d’origine européenne.  La médecine traditionnelle chinoise se pratiquait déjà il y a 5000 ans ! Cette médecine décrit le fonctionnement des organismes en utilisant, par analogie, des termes réservés à notre environnement : l’eau, le feu, la terre, l’air, le vent, la sécheresse, l’humidité. Le corps est constitué de 5 éléments (le métal, l’eau, le bois, le feu, la terre) interconnectés entre eux par des méridiens. En médecine traditionnelle chinoise tout a son contraire (Yin et Yang). Cette vision de la santé est surprenante pour un européen. Pour ce qui est de la thérapie, il faut savoir qu’elle est basée, bien sûr, sur des plantes chinoises… En France, par exemple, il n’est plus possible d’en importer certaines et même interdit de les vendre ! Par contre l’acupuncture, l’acupressure, l’ostéopathie, la chiropractie et d’autres méthodes d’approche par le toucher   sont des thérapies reconnues. 

L’acupuncture, l’acupressure, sont des techniques utilisées en médecine vétérinaire. Les indications en sont multiples qui vont des problèmes orthopédiques, des boiteries aux troubles métaboliques, nerveux ou gynécologiques. Comment cela fonctionne-t-il ? Les médecins chinois ont une vision très énergétique du fonctionnement du corps. Entre les organes des énergies circulent le long de lignes, appelées méridiens, sur lesquelles se trouvent des points qui deviennent sensibles s’il y a des blocages, des stagnations. En les piquant à l’aide d’une aiguille ou en exerçant une pression manuelle, il est possible de rétablir la circulation énergétique. 

L’ostéopathie est une autre façon d’aborder les problèmes de santé des animaux. Comme pour les humains les émotions vont se fixer dans certaines parties du corps et si elles sont perturbatrices, elles restreignent la mobilité de certaines zones. Ces zones ne sont pas seulement les articulations mais aussi la colonne vertébrale, les os du crâne et même les viscères. Des vétérinaires, les chiropracticiens se sont spécialisés sur la colonne vertébrale parce qu’elle a une fonction très importante dans la motricité. Les animaux réagissent très bien et aiment ces traitements qui leur font souvent beaucoup de bien.

La médecine ayurvédique propose aussi une approche globale de la santé en mettant l’accent sur l’importance de l’apport énergétique des aliments mais aussi des pensées. Le corps vibre et est connecté à l’univers par des chakras. A mon avis, les préparations faites selon les préceptes ayurvédiques et leurs connaissances en diététique pourraient être d’une aide précieuse pour nos amis les chiens et chats.

Enfin, en Europe, il existe aussi une médecine naturelle. Elle est moins aboutie que celles pratiquées en Chine ou en Indes parque combattues depuis 2000 ans par les chrétiens. La phytothérapie, l’homéopathie en font parie 

La médecine naturelle européenne se fonde sur la loi des semblables qui fait appel à des croyances millénaires qui reposent sur l’idée qu’il faut aider l’organisme lorsqu’il n’est plus en équilibre, en tonifiant les fonctions déficientes. La médication est subtile et individualisée pour tenir compte des particularités ou plutôt de l’immense variété des mécanismes métaboliques de chacun. Dans ce cas tout est mis en œuvre pour favoriser l’auto-guérison. Les extraits de plantes, les substances organiques ou inorganiques sont prescrites en doses pondérales ou même souvent en doses impondérables.  C’est Hahnemann qui a redécouvert la loi des semblables. Son esprit curieux et critique l’a poussé à vérifier cette théorie. Pour cela il a expérimenté tout d’abord le quinquina. Il a donné à des personnes en bonne santé le produit en dose pondérale subtoxique. Il a noté les résultats, en a fait une synthèse et mis au point un médicament avec ses indications qu’il a nommé china.  A mon avis, c’est le premier médecin à avoir travaillé scientifiquement (le mot n’existait pas encore). 200 ans après, ses résultats sont encore tous valables. Peut-on en dire autant des études sur les effets du tabac, les effets des statines qui n’ont pas 20 ans … Sa façon de compiler les résultats a été reprise par des mathématiciens et c’est devenu la statistique. Relevons sa précision et son sens de l’observation : il a remarqué que ses médicaments étaient plus actifs lorsqu’il soignait à domicile. Il s’y rendait à cheval et a réalisé que ses médicaments étaient secoués. Depuis les médicaments homéopathiques sont activés par succussion. Hahnemann a tout de suite vu quelle importance avait le médecin dans la consultation, parfois même plus que le médicament. Pour le démontrer, il invente le placebo, un médicament sans principe actif ! Sa conclusion : la matière n’est pas tout, ne fait pas tout… Nos chimistes d’aujourd’hui ont repris les techniques d’Hahnemann. Ils font comme lui des expériences à l’aveugle, utilisent des placebos et mettent leurs résultats à l’épreuve des statistiques. Hélas pour faire mieux, ils le font en double aveugle, utilisent le placebo de travers et présentent des statistiques difficilement lisibles. 

L’homéopathie est une médecine européenne, elle nous est donc plus compréhensible. Elle est, dans ses fondements théoriques complètement cohérente, les scientifiques disent épistémologiquement irréprochable… Soigner avec des globules homéopathiques donne des résultats magnifiques mais requiert beaucoup de connaissances. La matière médicale est immense, subtile, et n’a pas été remise à jour depuis longtemps. Les chiens et chats réagissent aussi à cette médication mais il faut interpréter les symptômes pour retrouver l’esprit de la matière médicale homéopathique. Par exemple les chiens et chats présentent toujours plus de problèmes de comportement, et bien, puisque l’homéopathie se base, d’abord, sur des symptômes nerveux, les comportements déviants sont utilisés pour prescrire des médicaments. Il est fréquent, par exemple, qu’avec quelques granules, un chat arrête de faire pipi sur les lits, un chien de faire ses crottes dans l’appartement ou d’aboyer quand ses propriétaires sont absents… Les troubles (hépatites, pancréatites, néphrites, etc.) sont souvent d’origine diverse et multifactorielle. En plus d’une cause alimentaire, ils ont aussi une origine nerveuse et émotionnelle. Les médecines alternatives en général et l’homéopathie en particulier, prennent en compte cette dimension émotionnelle puisque leur approche est globale. A ce propos, pour les connaisseurs, il existe une parenté de pensée avec la médecine traditionnelle chinoise bien réelle et certains chercheurs ont même réuni ces deux médecines pour en faire une médecine que je crois être universelle ! Cette reconnaissance des médecines alternatives n’est pas sans poser des problèmes de concurrence sur le marché des médicaments. Il y a quelques temps, des chimistes prétendaient qu’il ne fallait pas prêter attention à l’homéopathie parce qu’il n’y avait rien dans les granules. Aujourd’hui les industries pharmaceutiques ont changé de stratégie. En reconnaissant que les granules contiennent des principes vraiment actifs, elles sont maintenant interdites de vente tant qu’elles n’ont pas fait l’objet d’une étude scientifique pour le prouver. Chaque étude coûte des dizaines de milliers de francs ! Bien des thérapies se réfèrent à la médecine des semblables : l’approche des anthroposophes (philosophie de Steiner), les fleurs de Bach, la phytothérapie, les sels de Schüssler l’oligothérapie, l’isothérapie entre autres.

L’anthroposophie du nom de son fondateur Rudolf Steiner, considère les organismes dans leur globalité et même dans leur milieu. Steiner a développé des thérapies à l’aide de médicaments dynamisés et administrés en dose homéopathique basse. Ses théories dans le domaine de l’agriculture font référence. Les fleurs de Bach sont des médicaments formulés par le Dr Edwards Bach à partir d’essences florales. Ces préparations au nombre de 38 ont une action sur les états émotionnels, stimulent la vitalité et harmonisent la vie psychique. La phytothérapie est basée sur l’utilisation de plantes ou d’extraits de plantes. Depuis l’antiquité, les plantes sont utilisées pour se nourrir mais aussi pour se soigner, leurs vertus sont bien connues mais finalement assez peu utilisées, trop peu à mon goût. Les sels de Schüssler, du nom du Dr Schüssler qui était un homéopathe très intéressé par la biochimie (le terme a été inventé pour ses travaux !). Il a mis au point 12 médicaments contenant des sels minéraux conçus selon les principes de l’homéopathie. Pour les chiens et chats, ces médicaments font des merveilles en cas d’inflammation simple (contusions, meurtrissures) d’inflammation avec des écoulements (oreilles, yeux, gorge), d’inflammation avec éruption cutanée et démangeaisons, par exemple. L’oligothérapie, qui recourt à l’utilisation d’oligoéléments devrait avoir une place toute particulière dans les thérapies alternatives puisque les oligoéléments sont les cofacteurs des principales enzymes du corps. Quand on voit l’effet d’une cure d’oligoéléments sur des chiens et chats, cela laisse supposer qu’il doit en manquer dans l’alimentation de nos amis. L’isothérapie est une thérapie vieille comme le monde ! Alors que l’homéopathie agit selon la loi des semblables, l’isothérapie consiste à donner à un organisme en déséquilibre un extrait de son corps (urine, sécrétion, etc.) mais en dose infinitésimale préparé comme un remède homéopathique, donc pas un semblable mais un identique, en vue de rééquilibrage. Dans une thérapie bien pensée, le recours à l’isothérapie conduit à des résultats étonnants et immédiats mais qu’il faut soutenir par d’autres méthodes sur le long terme.  

Voilà un rapide panorama des thérapies dites alternatives et de leurs fondements. Elles ont toutes en commun le souci de conserver une bonne santé, tenter de contredire le Dr Knock en suivant le vœu d’Hippocrate : d’abord ne pas nuire.